Logique qui tue: Je me lance dans le Cancer alors que ceux qui sont avant sont pas encore faits... Pff..

 

Kail s’arreta a l’entree de la maison. Une odeur de mort flottait dans l’air. Elle dut presser sa main contre sa bouche pour retenir sa nausee soudaine.

<Kail> Oh ! Mais que s’est-il passe ici ?

Elle entra et s’arreta choquee par la vue qui s’offrait a elle : des centaines de tetes humaines deformees par la terreur, la colere ou la haine tapissaient les murs de cet endroit lugubre ! Elle resortit en courant, loin, loin de cette maison horrible, loin de ce malheur, loin de ces odeurs ! Elle voulait partir pour ne plus jamais revenir ici.

Aiolia, le Chevalier du Lion descendait justement les marches quand il la vit le rejoindre le visage livide. Il l’arreta et la prit dans ses bras jusqu’a ce qu’elle se soit calmee. Puis il lui demanda doucement :

<Aiolia> Que s’est-il passe ? Qu’est-il arrive ?

<Kail> C horrible ! Je ne peux pas y retourner ! Aiolia, as-tu deja vu l’interieur de cette maison ?

<Aiolia> Non. Mais je me doute de ce de quoi elle a l’air... Masque de Mort ne porte pas ce nom pour rien...

<Kail, se ressaisissant> Non, non, tu as raison. Mais je ne crois pas avoir la force de ressusciter un pareil homme !

<Aiolia> Tu as pourtant ressuscite des hommes qui avaient tout autant de haine au fond d’eux... Il faut que tu essayes au moins. Tu as fait tant de bien jusqu’a maintenant... Ne t’arrete pas a cet obstacle.

<Kail> Mais je ne peux que les aider si leur coeur a garde une once de purete et de justice au moins ! Un homme pouvant vivre dans un tel endroit...

Elle frissona de degout.

Aiolia se taisait. Il se doutait de la bataille interieure que se livrait Kail. Puis, d’une voix a peine audible...

<Aiolia> N’accompagnes-tu pas aussi quelques innocents sur le chemin qui les mene vers l’au-dela ? Je pense que cette maison te donnera bien du travail...

<Kail, redressant son minoi vers lui> Merci. Il y a la tant de gens que je me dois d’aider... Je ferai de mon mieux.

Et elle lui donna un tendre baiser sur la joue avant de redescendre les marches. Quand elle fut hors de vue grace a un tournant, Aiolia se remit a respirer. Il passa sa main lentement a l’endroit ou elle venait de poser ses levres, sourit tristement et continua son chemin flaneur vers l’arene ou il voulait s’entrainer. S’entrainer jusqu’a en tomber de fatigue pour ne pas penser aux terribles heures passees.

Kail se tenait a nouveau devant la Quatrieme maison. Elle se sentait plus sereine et prete a affronter cette epreuve. Elle penetra dans l’enceinte de ces murs froids et fut saisie par l’horreur de ce qu’elle voyait. Ces visages... Elle savait que cette image ne la lacherait jamais, que jusqu’a la fin de ses jours elle serait poursuivie par cette vision dans ses cauchemars.

Elle refoula des larmes ameres. Le corps du chevalier gisait inerte au sol. Son armure l’avait quitte et attendait a cote de son corps. Kail la toucha d’un doigt hesitant. Elle sentit le metal froid, endormi qui semblait attendre la confirmation de la mort du chevalier avant de retourner a son lieu d’origine ou elle attendrait son prochain proprietaire.

<Kail> Je ferai mon possible pour que tu reprennes place sur ce chevalier.

L’armure se mit a vibrer et a briller. Elle se disloqua et recouvrit le corps de la deesse.

<Kail> Je comprends... Tu es ma seule protection pour l’endroit ou je dois me rendre ? Je vais en avoir besoin...

D’un geste incertain elledessina un cercle devant elle.

<Kail> Que s’ouvrent les cercles de l’Hades !

Elle se retrouva sur une plaine. Non, ce n’etait pas une plaine. Ce n’etait meme pas un paysage. Tout autour d’elle etait plonge dans les ombres. Une file de formes se dirigeait vers un trou en marmonant et chaque forme qui tombait poussait un ultime cri de terreur. Kail sentit la terreur la submerger. C’etait la premiere fois qu’elle etait la et elle savait qu’un demon a la force incommensurable attendait au bout du chemin et que s’il la voulait, elle ne pourrait rien faire pour echapper a ce destin. Le precipice final, la fontaine jaune, s’ouvrait a quelques metres de la. Elle s’y rendit. Son equilibre etait hasardeux et plus d’une fois elle faillit le perdre et tomber...

Enfin elle eut rejoint les formes. C’etait les esprits des morts qui avaient encore une chance d’etre sauves, mais Kail savait que ce n’etait pas elle qui devait veiller a cela : sa mission etait de sauver les morts inutils du Sanctuaire. Mais elle pouvait adoucir ce dernier voyage.

Elle arreta la procession d’un geste de la main et toucha la premiere ame a la tempe. Il fallait qu’elle trouve les mots justes pour ne pas lui donner la certitude d’un retour mais de l’espoir...

<Kail> Peu importe comment ou de quelle facon, vous serez tous sauves. N’ayez plus peur. Allez avec la paix dans votre coeur.

Oui, ils devaient aller avec la paix dans leur coeur. S’ils n’avaient rien a se reprocher, si leur conscience etait pure, alors ils n’avaient rien a craindre, meme le pire monde aurait une consonnance de douceur a leurs yeux.

La procession continua. Les ames continuerent a tomber, mais les cris avaient nettement diminues. Seuls hurlaient encore ceux qui savaient qu’il n’existait aucune redemption pour leurs actes. Les murmures avaient cesses, il regnait meme une certaine serenite dans les rangs.

Kail se detourna du precipice et marcha difficilement le long des ames a la recherche de celle du chevalier Death Mask. Les pierres entravaient ses recherches et la faisaient presque tomber. Heureusement que l’Armure la protegeait, sinon ses pieds baigneraient deja dans leur sang, erafles par les rochers escarpes. Les ames n’en finissaient pas... Elles s’etendaient a perte de vue. Kail regarda autour d’elle, peut-etre etait il hors du flot... Rien.

<Kail, crie> Angello ! Ou es-tu ? (Merci Christou!)

Elle ne sentit rien. Aucune reponse. Pourtant ce prenom aurait du lui faire de l’effet... Oui, il aurait du s’il avait pu etre sauve. Kail versa une larme de deception, le Cancer etait deja tombe dans le puits jaune.

Une fleur blanche, minuscule poussa a l’endroit ou la larme de Kail avait touche le sol.

Elle retourna dans la Quatrieme Maison. L’Armure se detacha d’elle et se reconstitua.

<Kail> Je suis desolee. Je ne pouvais plus rien faire. Retourne chez toi !

Et l’Armure disparut dans un grand eclair.

A l’Est, le soleil se levait et inondait la Quatrieme Maison. Ses murs etaient vierges.

 

Et oui, je ne peux quand meme pas sauver tout le monde ! Faut pas exagerer ! Alors ? L’atmosphere est plus pesante dans celui-la, non ? Je me demande ce que je vais bien pouvoir raconter pour les Gemaux... Comme d’hab’, tu peux :

Continuer

Ou

m’ecrire...