Chapitre 4 : Introspection.

 

Camus referma la porte de sa chambre d’un geste rageur tout en se maudissant. Il avait l’intime conviction que, quoi qu’il fasse, il fallait que ses amis, ses proches, en soient touches, d’une facon ou d’une autre. Ainsi, Mu ressentait bien quelque chose pour lui… et Milo aussi… l’un comme l’autre, il les faisait souffrir.

Il se dirigea vers la salle de bain et se passa un peu d’eau fraiche sur le visage. En relevant la tete, il vit son reflet dans le miroir et prit presque peur en decouvrant l’incroyable durete de son regard. Ses yeux etaient vides, glaces. Apres un rapide mouvement de recul, il se resaisit. Pris de degout pour sa propre personne, il l’explosa d’un simple coup de poing. Les milliers d’eclats lui entaillerent sa chaire assez profondement et rapidement son sang se mit a couler, mais ses pensees noires l’empecherent de le realiser.

Il alla s’allonger sur son lit, le regard perdu au lointain, ses yeux semblaient traverser le toit de sa chambre et fixer les etoiles.

Son esprit tourmente ne cessait de ressasser les paroles de Milo… « Tu es un lache ! Tu as peur de tes propres sentiments ! Je savais ton cœur froid, mais pas a ce point.».

Il ne put s’empecher de penser a haute voix : « Les sentiments… quelle plaisanterie… ». Il croisa ses bras sous ta tete « tu ne te rends pas compte de la realite… », pensa-t-il, le cœur encore serre par les larmes de son amant.

Il se rappela de son entrainement, de son maitre. Aussitôt un flot de sentiments contradictoires le submergerent. Son maitre… un etre aussi partage, et torture, que pouvait l’etre Camus en ce moment meme. Il se souvenait…

 

 

 

La derniere semaine d’entrainement avant d’avoir eu la permission de revetir cette armure qui lui revenait de droit… Il avait alors 18 ans. (NDLC : Selon le manga, il aurait eu 7 ans, mais vu les evenements a suivre, ce jeune age aurait pu trop choquer et etre trop violent (meme carrement crade et horrible... bon restera tjs horrible... mais bon...), j’ai donc decide de ne pas respecter l’ordre chronologique normal du manga.) Son maitre etait tres impressionant, de part sa carrure, mais aussi de part son comportement envers les autres chevaliers. Il mesurait plus de 1m95. Ses cheveux mi-longs d’un noir profond retombaient en meches raides sur ses fortes epaules, et contrastaient avec l’extreme blancheur de sa peau, la douceur et la finesse apparente de son visage, ainsi que ses yeux clairs verts-turquoises. Il parlait peu, evitait la compagnie des autres personnes du Sanctuaire ou d’ailleurs, et lorsqu’il parlait a quelqu’un, une expression hautaine se figeait sur ses traits et son regard devenait aussi glace qu’un iceberg. Certains avaient peur de lui et faisaient tout pour l’eviter. D’autres cherchaient par tous moyens de se faire remarquer de lui. Ou qu’il aille, ce genre de reactions restaient systematiquement identiques. Il ne laissait personne indifferent. Un fait sur et certain etait le respect que tous avaient envers lui, en particulier le Pope, chez qui il se rendait le plus souvent possible. Ils semblaient partager une chose commune que personne, pas meme Camus, ne connaissait.

Il etait ne en Allemagne, plus precisement en Baviere, et avait eu la chance rare tout autant qu’exceptionnelle pour un chevalier, de vivre assez longtemps avec ses parents. Son pere etait un francais d’origine Basque, quant a sa mere, elle etait Allemande.

Il se prenommait Alix, etait le Chevalier d’Argent du Dauphin, et maitrisait les attaques du froid. Il avait ete charge de former le futur Chevalier d’Or du Verseau. En temps normal, seul un chevalier d’or formait un autre chevalier d’or, mais Alix avait largement connaissance du 7eme sens et le maitrisait sans aucune difficulte, si bien qu’il pouvait tenir tete en combat singulier a tout autre chevalier d’or.

Camus l’admirait enormement, il cherissait le reve secret de devenir un jour comme lui. Jamais maitre n’avait ete aussi doux, aussi gentil dans tout le Sanctuaire. Le comportement d’Alix etait contradictoire… sec et froid envers toute personne, mais chaleureux et ouvert avec son unique disciple. Son Senseï arrivait a faire ressortir le meilleur de chacun. Il etait vrai qu’il en imposait en apparence, mais Camus savait que ce n’etait qu’une facade et qu’au fond de son cœur, tout etait triste et sombre. Mais jamais il ne sut quelle en etait la cause.

 

Toujours est-il qu’un soir, un dimanche, apres une dure journee d’entrainement, Alix se planta devant lui, l’empechant de passer et lui annonca qu’il lui laissait une semaine pour gagner l’Amure d’Or du Verseau.

Chaque jour de cette semaine fatidique, ils allaient s’affronter et quand Camus arriverait a le battre, il pourrait revertir l’armure qui lui etait destinee.

Le lundi matin, Camus se reveilla, psychologiquement incapable de vaincre son maitre, il le respectait trop. Pourtant, il se presenta dans l’arene centrale ou Alix l’attendait sans armure. La bataille s’engagea, et le vainqueur, sans nul doute, serait celui qui projetterai le froid le plus proche du Zero Absolu.

Bientôt, tous les spectateurs du combat partirent, a cause du froid extreme qui regnait, engendre par les attaques successives et repetees d’Alix et de Camus. Etrangement, Camus prenait petit a petit l’avantage sur son maitre. Ce dernier s’essouflait de plus en plus, ses forces le quittaient, et bien que maitrisant le 7eme sens, le cosmos du futur Verseau depassait largement celui de son Senseï. Soudain, Camus stoppa tout mouvement et se tint bien droit. Il leva ses bras au-dessus de sa tete et intensifia son energie au maximum. A ce moment, l’image du Verseau apparu derriere lui. Il s’appreta a lancer son attaque. Alix, quant a lui, se contentait de sourire. Il connaissait la valeur et les capacites de son disciple. Il se doutait qu’avec cette attaque, vu l’intensite du cosmos de Camus, il allait etre vaincu… pourtant il ne connaissait pas cette position et ne l’avait donc pas enseignee a Camus. Celui-ci, soucieux de prouver sa puissance a Alix, avait du l’inventer et la pofiner durant ses heures de libre. Souvent il avait senti l’energie de son eleve s’enflammer pour s’eteindre rapidement. Camus avait atteint l’Ultime Cosmos depuis quelques annees deja et le maitrisait dans son integralite. Pourtant, il semblait au Dauphin qu’il cherchait sans cesse a retarder le jour ou il cesserait d’etre un Disciple pour enfin etre un vrai Chevalier.

Il regardait Camus preparer son attaque finale, remarquant son extreme beaute… il se sentait fier de lui… fier comme un pere peut l’etre de son fils… et meme surement plus encore !

 

<Camus, mains jointes devant lui> AURORA EXECUTION !!!!

 

Alix se prepara a recevoir le froid de plein fouet, ne cherchant meme pas a l’eviter. Il ferma les yeux, sentit un vent glace… puis plus rien. Lentement, il rouvrit les yeux. Camus, tete baissee, reprenait sa respiration. Alix ne comprenait pas. Vu l’intensite de l’energie deploiee par son disciple, il aurait facilement dut atteindre le Zero Absolu. A sa droite, les quelques pierres qui formaient l’arene se fissurerent et exploserent dans un bruit assourdissant en des milliers de particules.

 

<Alix> Camus ! Pourquoi n’as-tu pas porte ton attaque sur moi ?

<Camus> Je… je ne voulais pas vous blesser… vous n’avez meme pas tente de l’eviter !! Elle aurait pu vous tuer ! Vous n’avez meme pas d’armure !! C’est de la folie !

<Alix, fou de rage> Tu n’es qu’un idiot ! Tu ne veux donc pas meriter ton armure ? Ca fait des annees que je t’entraine ! Si tu ne me bats pas durant cette semaine, jamais tu n’auras le droit de devenir un chevalier, tu comprends cela ? Toutes ces annees pour rien !!! Strictement pour rien !

 

Camus n’eu aucune reaction a ces paroles.

Devant l’absence de mouvement et de parole de son eleve, Alix se sentit desmpare.

 

<Alix, se dirigeant vers son disciple> Camus, tu merites cette armure plus que quiconque ! Ta force te rendrait presque invincible. Il aurait suffit… que tu mettes tes emotions et tes sentiments de cote lors de notre combat, et a l’heure qu’il est, tu serais un gardien d’Athena ! Camus… je t’ai deja dit et repete des centaines de fois qu’en tant que chevalier, tu ne devais pas te laisser  entrainer par tes sentiments durant un combat ! Si jusqu'à present tu as gagne chaque bataille, c’est parce-que tu avais applique cela ! Alors ne commence pas a me desobeir maintenant ! Tu dois devenir un chevalier ! Quoi qu’il m’en coute, tu devras me vaincre ! Je ne te demande pas d’assassiner le Pope... juste d’essayer de me vaincre !! Tu dois atteindre l’indifference totale lors d’un combat ! Tes sentiments tels que l’amour ou la haine ne sont qu’une entrave a ton pouvoir… Demain… on continuera notre combat…

 

Il regarda encore Camus, soupira et quitta l’arene.

 

Le lendemain, la bataille dura un peu plus d’une heure… la bataille, ou plutot les assauts d’Alix, a chaque fois evites ou pares par Camus. Celui-ci etait determine a gagner son armure d’une autre facon. Il ne voulait pas blesser et encore moins vaincre son maitre. Le Dauphin etait desespere par la reaction de son disciple. Il savait que Camus ferait tout pour ne pas avoir a le battre. Il ne lui restait qu’une solution, puisque Camus etait aussi tete que lui, c’etait de le decevoir.

Alix devait decevoir Camus de facon a ce que l’admiration qu’il ressentait envers son Senseï disparaisse.

 

La nuit venue, Alix se reveilla…

 

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Alix :

 

Ce que je m’apprete a faire me degoute. D’un cote j’en ai rellement envie, mais de l’autre, je me hais. Je ne sais pas si j’aurai le courage de realiser mon action… du courage, ou plutot l’energie puisee dans mes plus bas instincts. Pourtant, apres avoir tourne et retourne le probleme cent fois dans ma tete, je ne vois aucun autre moyen aussi direct et radical… c’est l’unique solution, tres simple, aux effets devastateurs.

J’espere simplement que Camus ne reste pas traumatise de mon acte. Je ne veux pas lui faire mal… mais il doit devenir un Chevalier d’Or… Sion est alle a Star Hill et a lu la position des etoiles… si Camus ne devient pas le Chevalier d’Or du Verseau, alors la future Athena ne pourra pas vaincre les forces malefiques qui s’empareront du Sanctuaire. Les etoiles ont un parcours aleatoire… il y a beaucoup d’inconnues… mais la plus grande enigme est Camus. Il devra devenir un Chevalier avant la fin de la semaine, sinon… son destin sera fixe, ainsi que celui de dizaines d’autres personnes.

Oh Dieux, faites que Camus continue a vivre ‘normalement’ apres mon geste. Pourvu qu’il ne garde pas de ressentiment apres que je l’aie… non, je ne pourrais jamais !! Je tiens trop a lui ! Pourtant, si il n’obtenait pas son armure… je serais oblige de l’eliminer, purement et simplement. Sion me l’a ordonne, mais ne m’a pas explique le pourquoi du comment. Je suis donc oblige de faire ca… je ne vois rien d’autre… pas de solution aussi radicale…

Camus… mon Camus… mon eleve… tu es la personne la plus chere a mon cœur avec… vous deux comptez plus pour moi que toute la Terre entiere… et pourtant… je sens que l’un va mourir, et que l’autre… me detestera toute sa vie… Apres tout, s’il obtient son armure, j’aurai rempli mon devoir. Il pourra me hair, je l’aurai merite… Camus… cette porte qui nous separe… ce bout de bois peut encore changer l’avenir…
Non… plus maintenant, je l’ai ouverte. Tu es couche sur ton lit. Tu dors paisiblement… si tu savais comme je…

Pardonne-moi…

*****************

 

Cette nuit-la… horrible nuit de printemps… personne n’entendit les hurlements qui provenaient d’une cabane isolee a l’extreme limite du Sanctuaire… personne… aucun humain… aucun etre vivant… seules les etoiles et la lune furent temoins de l’acte qu’accomplit Alix… aux cris de desespoirs, aux supplications, a la detresse, rien ne repondit… personne ne consola… ni ne parla… des sanglots… puis plus rien… une porte qui se referme, des bruits de pas, et deux vies qui basculent dans l’horreur…

 

 

<Alix> Camus ! Es-tu prêt ! Il te reste encore 5 jours pour pouvoir me battre !

<Camus, tete baissee> Vous…

<Alix> Le temps n’est pas aux bavardages ! <joints ses mains devant lui> Poussiere de diamant !

 

Camus ne releva meme pas la tete. D’une main, il stoppa le froid.

 

<Alix, tremblant sur ses jambes> Comment ?! Il a reussit a l’arreter d’une main ! … je … l’ai sous-estime… tres bien Camus, je ne retiendrais pas mes coups ! <concentre son energie au paroxysme> Par la nage du Dauphin !

 

Camus ne connaissait pas cette attaque. Il leva la tete et vit son maitre, bien droit sur ses jambes, la main gauche levee au-dessus de l’epaule droite, l’aura du Dauphin derriere lui. Soudain, il rabaissa sa main violement. Un tourbillon glace se mit a entourer Camus. Alix avait cree une veritable tornade de froid qui s’abattit sur son eleve. Camus fut souleve de terre et projette a une dizaine de metres de la. Il ne bougeait plus.

 

<Alix> Oh non… Camus ! Releves-toi ! Bouge, bon sang !

 

Sous les invectives d’Alix, Camus reprit connaissance.

 

<Camus, s’essuyant le filet de sang qui coulait au coin de sa bouche> … Oh, non… je ne vais pas me laisser battre si facilement… pas apres … ca…

 

Il se stabilisa et fixa Alix droit dans les yeux. Ce dernier frissonna de tout son etre en decouvrant ce regard mele de haine et d’incomprehension. Des que Camus fut debout, il reconnu la pose… ainsi, il allait de nouveau utiliser l’Execution de l’Aurore, comme il l’avait baptise…

 

<Camus, bras tendus> Par l’Execution de l’Aurore ! Que vengeance soit rendue !

 

Le froid degage etait fulgurant. Alix le recu de plein fouet, pourtant, il ne tomba pas au sol. Au contraire, il tenta de riposter et lui renvoya tout le froid de son attaque.

 

<Camus> Impossible… ce n’est pas vrai…

 

De quelques foulees, Alix se posta face a Camus et lui envoya une serie de coups de poings. Tous furent evites, mais Alix ne faiblissait pas. Ses coups devenaient de plus en plus rapides, de plus en plus precis… il frappa Camus une fois, deux fois… trois fois… les cotes, l’estomac, les jambes, les genoux, la tete... le torse, le coeur... encore un coup... et un autre... le menton... le ventre... les frappes pleuvaient sur ce corps affaiblis... encore et encore... Camus s’ecroula au sol. Ses cotes le faisaient enormement souffrir, mais c’est a ce moment qu’il realisa que toute une partie du corps de son maitre etait gelee. Il n’avait donc pas rate son attaque comme il le pensait. Pourtant, il semblait ne pas avoir atteint la puissant de lundi dernier… il ne comprenait pas… et ce n’etait ni le lieu ni le moment de penser. Il roula sur lui-meme et evita ainsi un coup de pied dans l’estomac, pourtant, quelques eclats de pierres vinrent se loger sous sa peau, le faisant saigner un peu plus. D’un bond, il se remit debout. La moindre particule de son etre le faisait souffir mille morts, mais il n’abandonnerai pas !

 

<Alix> Tu as encore assez de force pour tenir debout… je te felicite, mais ce n’est pas ca qui va epargner ta vie ! Je te conseille de gagner contre moi… sinon, je serais oblige de t’executer de mes propres mains. Et tu sais que je le ferai sans hesiter !

<Camus, ebete> Me… tuer ?

<Alix> Oui ! Poussiere de Diamant !

<Camus> Arrrrrgggg… aaaaah… aaaah… nooon… mon bras est gele !

 

Profitant de cette situation, Alix envoya son pied dans les cotes sanguinolantes de Camus. Celui-ci hurla de douleur, mais tenait toujours bon. Voir son maitre a quelques pas de lui, sentir son odeur, c’etait plus qu’il ne pouvait en supporter. Sa haine se transforma en rage destructrice. Il voulait absolument tout briser, tout aneantir, il voulait tuer cet etre immonde qui se trouvait devant lui. Il se jetta a corps perdu dans la bataille, jettant ses poings en avant, degageant le plus de froid possible, essayant mille et une attaques… mais rien de fonctionna, il en comprenait pas… rien ne marchait… Alix frappait Camus sans relache, mais lui n’arrivait pas a le toucher. Il ne comprenait pas, alors qu’il mettait tout son cœur, toute son ame, toute sa haine dans le combat… Il ne comprenait pas…

 

<Alix> Camus, tu me fais pitie…

 

D’un coup de poing au menton, il fit s’ecrouler son eleve au sol, inconscient.

 

<Alix> Il ne te reste plus beaucoup de temps.

 

Avant de tourner sur ses talons, il jetta un dernier coup d’oeil a la masse de chaire sanguinolante giseant a ses pieds. Ce que personne ne vit... c’etait la tristesse infinie qui se degageait de se regard...

 

La nuit venue, le meme crime que la veille se produit.

 

Le jeudi matin, Camus se representa dans l’arene… pourtant, une chose etait differente. Son regard etait vide… totalement vide et inexpressif, comme si toute cette souffrance lui avait retire ce qu’il restait de sentiments dans son cœur. Il ne ressentait rien. Absolument rien.

 

Alix, alors qu’aucun mot ne fut prononce, attaqua le premier, mais Camus evita facilement le froid. Il ne riposta pas, mais se contentait de garder l’energie deploiee par son maitre dans sa main droite. La boule blanche devenait de plus en plus grande, plus forte. Le Dauphin, ne comprenant pas ce que faisait son disciple, continuait de porter ses attaques, encore et encore.

Au moment ou l’energie contenue dans la main de Camus se fit trop forte, il se contenta de la repousser le plus violement possible vers son maitre. Alix fut projette contre les quelques marches de l’arenes. Sans perdre un instant, il se remit sur ses pieds. Il n’eut pas le temps de realiserce qui lui arrivait qu’un vent froid l’enveloppa de toute part et le figea sur place.

Camus apres quelques bons felins se placa face a son maitre paralyse, augmenta son cosmos, posa sa main sur le torse d’Alix et fit passer le plus de froid possible par sa main. Il gelait les poumons de son maitre.

Quelques secondes plus tard, le Dauphin s’ecroula au sol. Toute respiration etait devenue impossible. Un flot de sang sortait de sa bouche. Les quelques spectateurs presents pousserent des hurlements et se precipiterent sur le corps d’Alix, tentant de le rechauffer, mais le froid gagnait tout son etre, et personne ne pouvait rien y faire. Il mourrait lentement, s’asphyxiant toujours un peu plus.

Une de ces personnes se leva et frappa Camus au visage. C’etait Shura.

 

<Shura> Tu te rends compte de ce que tu viens de faire ?? Camus ???? Tu realises que tu viens de tuer ton propre maitre ?! Est-ce que tu le vois ? Regarde comment il est entrain d’agoniser ! Camus ! Bon sang, tu es une vraie bete sauvage !!

 

Camus n’eu aucune reaction, il se contentait de regarder son maitre mourir. Il n’en tirait pourtant aucune satisfaction, aucune joie. Son indifference etait totale… jusqu’au moment ou Alix tourna sa tete vers lui et lui lanca un regard dont lui-seul avait le secret. Le Verseau se reveilla d’un seul coup. Il realisa…

 

<Camus> Ah… aaaah… Alix… Maitre… Aaaah !!! <se jettant sur Alix> NOOOON ! Maitre !!! … mais qu’aie-je fais… non… Senseiiiii !!!! Maitre !!!

<Alix, regardant son eleve avec des yeux emplis de compassion et d’amour> … Ca…mus…

<Camus> Maitre ! Ne dites rien ! <cedant a la panique> On va vous soignez a l’hopital !! Maitre ! Vous allez guerir !! Maitre ! Je suis desole !! Pardonnez-moi ! Je voulais me venger, mais pas comme ca ! Non ! Maitre !!!!! Restez avec moi ! Je ne veux pas vous perdre !! Je…

 

Alix posa sa main sur le cou de Camus et l’attira vers lui. Dans un dernier souffle, il lui murmura un ‘Je sais, pardonne-moi car je t’ai…’ a l’oreille. Le Verseau se redressa, et vit comment son maitre mourrut devant lui, comment sa peau devint d’un blanc-verdatre en l’espace de quelques secondes, comment ses muscles se figerent dans leur position, comment son visage garda cette expression de souffrance infinie.

 

Quelques heures plus tard, sans aucun commentaire sur la mort sanglante d’Alix, Sion remis l’Armure d’Or du Verseau a Camus.

Il resta inconsolable durant plus d’une annee, s’exilant en Siberie, evitant tout contact avec les etres humains, ne revenant au Sanctuaire que pour les ceremonies officielles.

Un jour, un messager se presenta devant sa cabane et se dit envoye par le Grand Pope. Celui-ci exigeait son retour immediat au Sanctuaire.

A son retour, Camus remarqua que quelque chose avait change. Mu, du Belier s’etait exile au Tibet, le Vieux Maitre avait ete declare ‘renegat’, le chevalier des Gemeaux avait aussi disparut, meme si l’on sentait une presence dans sa maison. Le cosmos du Pope avait lui aussi change, il semblait ‘entache’ de haine et de souffrance.

Camus se vit confier un enfant. Il avait pour mission d’en faire un Chevalier d’Argent.

 

<Camus, s’adressant a l’enfant> Ton nom !

<Enfant> Crystal ! Parce-que je dois devenir le Chevalier de Crystal !

<Camus> Bien Crystal. En route.

<Crystal> Ou allons-nous ?

<Camus> En Siberie.

<Crystal> C’est loin ! On ne va pas y aller a pied ! On y va en avion ?

<Camus> ...

<Crystal> Je dois vous appeler ‘Maitre’ ? Ou autrement ?

<Camus> …

 

Crystal n’insista pas. Pendant 4 ans, il fut l’eleve de Camus. Disciple doue au possible. Avec lui, Camus reapprit la joie de vivre. Et sans le savoir, il lui devait surement plus que la joie de vivre, mais bien la vie.

 

 

 

<Camus, sur son lit> Crystal, mon ami… pourquoi n’es-tu pas revenu de l’Hades ? Si tu savais comme tu nous manques… <essuyant ses larmes d’un geste rapide> Alix… mon Maitre… le seul etre sur Terre que j’aie jamais aime… pourquoi… comme ca ?